SMIC, retraites, assurance chômage : les premières annonces de Michel Barnier

Le SMIC sera revalorisé, par anticipation, de 2 % au 1er novembre, mais les retraites ne seront revalorisées qu’au 1er juillet 2025. Les partenaires sociaux sont expressément invités à reprendre les négociations notamment sur l’emploi des séniors et le système d’indemnisation de l’assurance chômage, mais aussi en vue d’apporter des « aménagements raisonnables et justes » à la réforme des retraites de 2023.

Au cours de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale le 1er octobre, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a dévoilé la feuille de route de son gouvernement, notamment sur le plan social. La première des mesures concrètes annoncées porte sur une revalorisation du SMIC de 2 % au 1er novembre, par anticipation de celle prévue légalement au 1er janvier 2025. Le taux horaire brut du SMIC devrait ainsi passer de 11,65 € à 11,88 €, soit 1 801,80 € par mois.

Au passage, le Premier ministre a fustigé la situation de certaines branches professionnelles dans lesquelles les minima ne sont pas acceptables. Des négociations devront s’engager rapidement au sein des branches professionnelles concernés. « L’Etat s’y engage » a-t-il promis.

Par ailleurs, sans apporter davantage de précisions, Michel Barnier souhaite relancer la participation, l’intéressement et l’actionnariat salarié, et pas seulement dans les grandes entreprises.

L’ex-commissaire européen n’a pas éludé l’épineuse réforme des retraites. Il a invité les partenaires sociaux à reprendre le dialogue pour corriger certaines limites de la loi votée au printemps 2023 par 49-3, en particulier la question des retraites progressives, de l’usure professionnelle et de l’égalité professionnelle qui mérite mieux que des fins de non-recevoir. Il a toutefois posé ses conditions : les aménagements doivent être « raisonnables et justes », arguant qu’il est impératif de préserver l’équilibre durable de nos systèmes par répartition. Concernant les retraites, on retiendra également le report de la revalorisation des pensions du régime général (et régimes alignés) au 1er juillet 2025, annoncé le lendemain de ce discours de politique générale.

Enfin, le Premier ministre a indiqué qu’il faisait confiance aux organisations patronales et syndicales pour négocier dès les prochaines semaines sur l’emploi des seniors et sur notre système d’indemnisation du chômage. Sur ce dernier point, la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a confirmé le 2 octobre l’abandon de la réforme portée par le précédent gouvernement. La renégociation de la convention d’assurance chômage devrait donc se faire sur la base de l’accord conclu le 23 novembre 2023 par les partenaires sociaux.

© Lefebvre Dalloz